HIKE GOUVERNANCE

Cession, transmission, reprise...

La cession d'entreprise - bien au-delà de ses aspects juridiques et financiers - est une véritable métamorphose. Elle n'impacte pas uniquement les bilans comptables ou les contrats, mais elle redéfinit en profondeur le quotidien et les perspectives de l'ensemble des acteurs impliqués. 

Pour les dirigeants, ce moment marque souvent l'aboutissement d'une vie de travail. C'est un passage de flambeau empreint d'émotion et de nostalgie, mais aussi d'excitation face à de nouveaux horizons.

Pour les salariés, cette transition peut générer une palette de sentiments allant de l'incertitude à l'espoir, en passant par l'appréhension face à l'inconnu.

Le repreneur d'entreprise joue un rôle crucial dans cette dynamique. En apportant une vision nouvelle et des stratégies innovantes, il peut inspirer confiance et motiver les équipes. Son impact va bien au-delà de la simple gestion ; il est le catalyseur de la transformation organisationnelle, capable de fédérer les collaborateurs autour d'un projet commun et de renforcer la culture d'entreprise.

La clé d'une transmission réussie réside dans la capacité à gérer les attentes, à rassurer, à motiver et à impliquer chaque individu.

La dimension humaine est le fil conducteur qui transforme une simple transaction en un projet collectif porteur de sens et de pérennité. 

Chiffres / Éléments factuels :

L'entreprise est souvent l'œuvre de la vie du cédant, son identité sociale et une source de reconnaissance. S'en séparer peut entraîner un sentiment de vide, de perte d'identité et de dévalorisation. C'est une transition psychologique intense.

• Selon une étude de KPMG (2018) sur la transmission d'entreprise en France, environ 60% des cédants déclarent que l'aspect émotionnel est l'une des principales difficultés du processus de cession.
• Une enquête de la BPIfrance (2020) révèle que 45% des cédants se sentent "perdus" ou "dépassés" par l'après-cession dans les six mois suivant la vente, faute de préparation psychologique.
• 25% des transmissions échouent ou rencontrent de grandes difficultés en partie à cause d'une mauvaise gestion de la période de transition et des interférences du cédant (étude Banque de France, 2019).

Le repreneur, quant à lui, est confronté au défi de l'intégration, de la légitimation et de la transformation.

• Plus de 50% des repreneurs citent la "gestion des ressources humaines" et l'intégration des équipes comme leur principal défi post-acquisition, devant les défis financiers ou commerciaux (Baromètre France Transmission, 2023).
• Un manque de légitimité perçue par les salariés peut entraîner une baisse de la productivité allant jusqu'à 10-15% et une augmentation du turnover (départs volontaires) de 5% à 10% dans la première année, notamment pour les cadres clés
• Environ un tiers des repreneurs déclarent avoir rencontré des difficultés significatives avec le personnel existant lors de la reprise (étude CCI France, 2022).

Le repreneur arrive souvent avec une nouvelle vision, des méthodes différentes et des projets de transformation. Les salariés, habitués aux méthodes du cédant, peuvent manifester des résistances au changement.

• 70% des projets de changement dans les entreprises échouent ou ne produisent pas les résultats escomptés, principalement en raison de la résistance humaine (étude McKinsey, 2019, applicable aux contextes de reprise).

Le repreneur doit s'assurer de conserver les compétences et les connaissances critiques au sein de l'entreprise. Le départ de quelques salariés clés peut fortement impacter l'activité. Il doit également comprendre et potentiellement faire évoluer la culture d'entreprise existante.

• Le risque de départ des managers et cadres clés est estimé à 20% à 30% dans les 12 à 18 mois suivant une cession si aucun plan de rétention n'est mis en place (observation de cabinets de M&A).